À D.
C’était un beau terrain d’équivoque,
Des promesses de nulle part,
Des espoirs, des espoirs.
Mais,
De la peur à se parer,
Aux terrains vagues des sourires penchés,
Au lieu de se perdre, il sait.
Condamné à ses tranchées.
Faut dire qu’on l’a salement enrôlé à se taire
Un sens, un rêve, une vie,
Un soldat est sorti,
Enterré au ciment.
Et pourtant,
Abimé, glorieux, sous le vent des mondes,
Des anges furieux le poursuivront.
Il est beau.
C’est que,
Des débris du futur,
Il n’a gardé que l’ascèse,
Rien que l’ascèse,
La douleur, peut-être.
Elle est puissante.
Ce sont ses rêves.
Ils l’empêchent de dormir.
Alors,
Dans la bataille, on s’est sauté à la gorge
Pour s’enlacer
Quand mêmes,
On s’aime.
Je suis près de toi.
Le ciel est ici bas,
Dans les mines de sel.
Je suis heureux de t’y croiser,
De temps en temps,
Pour te serrer contre moi.